L'amniocentèse, même pas mal

L’amniocentèse est utilisée pour établir un diagnostique prénatal essentiellement dans le cadre de la recherche d’anomalies chromosomiques, maladies héréditaires ou infections fœtales (toxoplasmose). C’est une méthode assez invasive dans la mesure où on prélève du liquide amniotique avec une seringue, rien que d’y penser, j’en ai encore des frissons … BRRRRRRR

En ce qui me concerne, 4 grossesses et 3 amniocentèses. Et bizarrement  chacune d’elle a été pratiquée lorsque j’étais enceinte d’un garçon.  Le médecin quant à lui  n’y voyait aucun lien. 

J’aimerais rassurer toutes celles qui se posent des questions sur les raisons de se voir prescrire cet acte et toutes celles qui doivent le faire.

Pourquoi faire une amniocentèse ?

En résumé, elle est proposée aux femmes enceintes dans le cas où les tests sanguins révèlent des taux d'hormones et de protéines qui sont en dehors des barèmes  et qui peuvent donc faire penser à la présence d'une trisomie 21, et/ou que l'échographie du premier trimestre de grossesse fait apparaître des anomalies morphologiques.

Pour toutes celles qui souhaitent en savoir plus, je les invite à lire cet excellent article : Amniocentèse de Wikipédia (http://fr.wikipedia.org/wiki/Amniocent%C3%A8se) Contenu soumis à la licence CC-BY-SA 3.0 (http://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0/deed.fr).

 

Pourquoi ne pas en avoir peur ?

L’acte en lui-même est à peine plus douloureux qu’un prélèvement sanguin même si c’est spectaculaire de se voir enfoncer une aiguille dans le ventre pas loin du bébé.

Il est parfaitement maîtrisé par le praticien qui doit obligatoirement être accompagné par l’échographiste. La crainte qui est ressentie concerne surtout le bébé. Et devoir signer une décharge de responsabilité dans laquelle il est bien indiqué qu’il y a un risque de perdre le bébé n’arrange rien au moral. 

Pour ma dernière grossesse, lorsque le médecin m’a appelé pour me dire qu'il serait préférable de faire une amniocentèse, je suis passée par deux phases successives. D’abord une période de blues alimentée par un sentiment d’injustice suivi d’une période de crainte toute légitime de perdre mon bébé, qui n’a fait que croître avec le temps. 

Et toutes les tentatives pour me rassurer, que ce soit celles de mon médecin ou celles de mon conjoint sont restée vaines. Pourtant je suis quelqu’un de rationnel, je savais que je faisais partie, à 39 ans, d’un groupe à risque, et qu’à ce titre, il était recommandé de faire l’amniocentèse.

Il faut prévoir une prise en charge par la sécurité sociale. Celle-ci vous sera obligatoirement demandée pour le règlement car une amniocentèse coûte très cher.

Au jour J, habituellement entre la 16e et la 18eme semaine d'aménorrhée (il faut qu’il  y’ait suffisamment de liquide  amniotique, sinon comme moi vous gagnez le droit de recommencer 10 ou 15 jours après), vous vous présentez chez votre médecin. 

Il vous fait d’abord une anesthésie locale puis vous prélève quelques centimètres cube de liquide amniotique entre le nombril et le pubis. Cela ne prend pas plus de 15 secondes.

Quand c’est fini, vous faite un grand OUF de soulagement.

La première partie a été réalisée avec succès. Il ne reste plus qu’à attendre les résultats. C’est comme le BAC, il y a l’examen puis les résultats mais sans le rattrapage hélas.

Vous rentrez chez vous de préférence accompagné de votre chauffeur préféré (on ne vous laissera pas repartir seule). Surtout, restez tranquillement allongée au minimum 24 heures.

Attention pas de ménage, pas de sport, et ont ne porte rien pas même le petit dernier qui réclame maman. Pour celles qui travaillent et qui sont obligées de prendre les transports en commun, il est possible de demander au médecin  un arrêt d’une semaine.

Ensuite vous n’avez pas d’autre choix que d’attendre. Attendre et cogiter ...

La trisomie c'est 2 à 3 jours d'attente et 15 jours pour les maladies génétiques et héréditaires. Donc 15 jours d’anxiété à se ronger les ongles.